Les principes
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Les différentes techniques de l'OstéopathieL’ostéopathie structurelleC’est celle dérivée le plus directement d’A.T. Still. Il s’agit d’un rétablissement de la mobilité articulaire et musculaire à l’aide de techniques manuelles dans le respect absolu des amplitudes physiologiques. Les techniques utilisées s’apprennent et sont codifiées. Elles sont dites directes, indirectes, articulaires, tissulaires, fluidiques …etc. Le spectre véhiculé par nos détracteurs de “la manipulation” ne trouve pas sa place ici. Le risque d’accident ne depend que du manque de discernement du professionnel. Comme l’exprime si justement un de mes confrères, la competence c’est connaître ses limites. La responsabilité professionnelle, c’est de se former tout au long de sa carrière… L’ostéopathie structurelle s’intéresse à l’équilibre de la charpente musculo-squelettique. Elle recherche l’harmonie du fonctionnement articulaire et musculaire dans son ensemble en statique comme en dynamique. Comment s’installe toutes les compensations, tous les tortillements du corps pour continuer à fonctionner dans sa verticalité malgré tous les dysmorphismes et les accidents de la vie courante ? C’est cela notre tentative de compréhension puis de traitement. Pour nous, une hernie discale n’est pas le fait du hasard mais le résultat d’un ensemble de facteurs qu’il faudra décrypter. Rendre à la “marionnette humaine “ sa mobilité, son aisance, sa liberté dans la non-douleur et avec un minimum de dépense d’énergie. C’est là notre but. L’ostéopathie viscéraleIssue du Dr Thure-Brand et Stapfer notamment puis améliorée par ses successeurs. Citons G. Finet et C. Williame, J-P Barral…etc. Elle est vérifiée à l’aide des moyens d’investigation moderne (imagerie médicale fonctionnelle notamment). Le contenu des différents compartiments du corps à savoir le thorax, l’abdomen et le bassin constitue pour nous la sphère viscérale. Elle doit être prise en compte dans tout traitement ostéopathique après observation, palpation et anamnèse du patient. Chaque organe bénéficie d’un espace et d’une mobilité qui lui est propre au sein du corps. Elle permet son bon fonctionnement individuellement, son équilibre avec les différents compartiments. Tout rétablissement de cette mobilité activera la fonction de l’organe. Par exemple, le foie oscille légèrement d’arrière en avant 20 000 fois pour 24h ce qui constitue un pompage circulatoire, dynamisant et activateur de ses multiples fonctions ( plus de 600 dénombrées ). Le rein glisse verticalement au sein de sa loge au gré du diaphragme à chaque mouvement d’inspiration et d’expiration. Nous connaissons les effets de la ptose abdominale ( congestion et perte de mobilité ) sur les organes sous-jacents du petit bassin. Ainsi la mobilité physiologique de chacun des organes est indispensable au fonctionnement de chacun d’entres eux et participe à l’ensemble hydropneumatique de toute la “ colonne antérieure “ ( viscérale ) du corps. En pratique courante, quand nous rencontrons une toxémie, une difficulté à l’élimination, nous pensons Foie, Rein, Poumon . Mobilité lors de l'inspiration du duodénum, du foie et des reins En présence de troubles du circuit digesif, nous pouvons penser “ paresse “ ( restriction de mobilité ) du duodénum, de l’intestin grèle ou du colon. En présence d’aménorrhées, dysménorrhées, troubles sexuels, nous penserons organes du petit bassin ( utérus, prostate, …etc.). D’autre part, cette colonne antérieure ( viscérale ) est de toute évidence en relation avec la colonne postérieure ( vertébrale ). Il conviendra de bien visualiser l’action des viscères sur la posture et réciproquemment. Pour exemple, le foie, tellement important est directement rattaché à la colonne vertébrale ( ligament falciforme ). Nous connaissons tous les effets de la grossesse sur la colonne vertébrale, la posture, et le soulagement que nous pouvons apporter aux sciatalgies par un traitement ostéopathique bien conduit ainsi que la facilitation à l’accouchement dans le respect absolu de la physiologie et sans aucun effet iatrogène. Enfin, la sphère viscérale est très richement parcouru par tous les capteurs du système neuro-végétatif chargé de la régulation et de l’adaptation automatique des organes. Ce système émerge aux différents étages vertébraux où toute perte de mobilité vertébrale peut engendrer des perturbations des organes. Nous connaissons les troubles du rythme cardiaque issu possiblement de la zone T4, les troubles de l’estomac issu de la zone T5 T6 ou les dysfonctions intestinales et abdominales de la zone dorso-lombaire. La connaissance de cette systémisation nous amènera à vérifier la mobilité de ces zones en fonction de la symptomatologie. Partant de l’observation que le bon fonctionnement viscéral est lié à sa mobilité physiologique, à sa vascularisation et à son innervation correcte, les manoeuvres vont consister en : - une recherche de la mobilité physiologique - une action de décongestion veino-lymphatique du parenchyme - une recherche de la libération du passage de l’influx à la fois neurologique et sympathique. Ce dit fonctionnement est équilibré à la fois par l’ortho-sympathique régi par la colonne vertébrale et le système para-sympathique géré par le système cranio-viscéral. Sans oublier que le grand maître de l’équilibre viscéral est le diaphragme. Tout choc, tout stress, toute compensation s’absorbe au niveau du diaphragme qui s’immobilise relativement en inspiration. Ce qui sidère à la fois le système vertebral et ralentit considérablement le pompage abdomino-pelvien ainsi que la biochimie de l’abdomen. Notamment, on assiste à une modification des précurseurs des neuro-transmetteurs directement en relation avec le cerveau. Citons une perturbation du cycle de la dopamine par exemple.Ce qui a valu à l’abdomen l’appelation de 2ème cerveau. Ainsi, c’est toute la vie du sujet qui est immédiatement perturbé et nécessite tout un système adaptatif engendrant des dysfonctions, une dépense d’énergie considérable entamant chaque fois un peu plus son capital santé. La situation évoluant alors à bas bruit vers une chronocité. Il devient alors vulnérable au moindre incident de la vie courante ( physique, psychique, chimique de l’environnement ) et il peut apparaitre une pathologie apparemment issue de nulle part; la plupart du temps loin de l’impact accidentel. L’ostéopathie crânienneIssue de W.G Sutherland : Qu’en est-il ? L’ensemble des tissus du corps n’est pas immobile. L’observation, pour Sutherland, des os d’un crâne sec l’a interpellé. En effet, la jonction des os du crâne n’est pas linéaire mais finement ciselée avec de notables differences selon les endroits et des changements de biseaux. Il en a conclu que cette structure témoignait d’un mouvement responsable de cette architecture. Après de multiples experimentations, il a détecté une impulsion rythmique qui apparait au 5ème mois de gestation et disparait quelques temps après la mort physique. Il l’a appelé “ CRI” ( cranial rythmic impulse ). Nous l’avons traduit par Respiration Primaire. Cette impulsion d’une amplitude de 5m, présente une certaine force et un rythme de 8 à 12 mouvements / minute. Il est different du rythme cardiaque et du rythme respiratoire. Son rôle de propulsion du LCR dans le crâne et dans tout le corps lui confère une importance de premier plan dans la physiologie. Son véhicule se trouve être la dure-mère puis les microtubules au sein du conjonctif dans le corps. Il transforme le corps en un système hydropneumatique vivant, protecteur et nutritionnel ( tous les metabolites, tous les produits hormonaux, tous les échanges transitent à travers lui…). Les “ scientifiques “ ont longtemps niés son existence. Aujourd’hui les recherches les plus poussés dans le monde ont permis de rétablir la vérité. En 1982, le docteur John Upledger, neurochirurgien de formation , créateur d’un des plus célèbres instituts d’ostéopathie aux USA, lance une étude sur 41 enfants autistiques. Elle montrera à la fois l’influence des facteurs environnementaux, des carences en oligo-éléments et des effets de l’ostéopathie crânienne sur ce type d’enfant. Aujourd’hui, un hôpital de New-York, leader dans le traitement et la réhabilitation des patients atteints de cancers ORL, expériemente l’effet de l’ostéopathie crânienne dans la récupération de l’élasticité des tissus, la résorbtion des cicatrices et l’amélioration de l’état général après des radiothérapies et de la chirurgie ORL en particulier. En matière d’ostéopathie cranienne, les expériences les plus parlantes pour moi sont le traitement des bébés et des enfants. J’ai l’opportunité de traiter de très nombreux enfants avec des pathologies motrices ou cérébrales lourdes. Les résultats à la fois sur la facilitation de la rééducation motrice ( les rééducateurs en attestent) et sur le plan de l’éveil sont tout à fait significatifs dans le temps et ne sont pas de simples coincidences. Dans cette perspective de globalité, il est évident pour moi que tout traitement ostéopathique doit comporter une réharmonisation de l’ensemble intéractif des différents tissus du corps à l’aide de différentes techniques ( structurelles, viscérales, crâniennes) à doser selon la patient et le moment du patient. Les indications de l’ostéopathie sont larges mais il existe des contre-indications absolues. Citons les cancers, les fractures, les épisodes aigus des rhumatismes inflammatoires, les maladies infectieuses, les états fébriles, etc… Sa pratique est basée sur des principes avec des indications et des contre-indications codifiées dans ses techniques. L’ostéopathie est aujourd’hui pratiquée par 12 000 thérapeutes ( nous étions 300 en 1982 ) comme un art fascinant avec des mains qui voient. Pour moi après trente ans d’exercice, c’est une expérience de vie magnifique et une recherche incessante à partager. |